Notre propos est de dégager l’idée d’Europe, après la chute du mur de Berlin en
1989, de Julia Kristeva, qui dans l’Amour de l’autre, se définit elle-même comme
un être en perpétuel transit. De la Bulgarie communiste à la France, elle est au
croisement de deux cultures, de deux identités. Grâce à une bourse d’études, elle
s’installe à Paris où elle intègre le milieu intellectuel et académique. L’« étrangère »,
comme la dénommait Barthes, se place parmi les intellectuels « passeurs de langue
[…] passeurs de frontières » (Delbart, 2005 : 115) fruits d’une nouvelle culture
européenne. En analysant ses prises de position, nous découvrons ses interrogations
sur les aléas de la culture européenne. Kristeva voit dans la culture européenne des
ressources à explorer, mais aussi des malaises à considérer.